La Digue de Caderousse

La digue d’enceinte de Caderousse (n°84D039), protège le centre-ville contre les crues du Rhône.
Hauteur : 3 à 4 m. ; Longueur : 1.7 km.

Elle est classée :
  • au titre du patrimoine : en raison de sa qualité technique et de la rareté de ce type d’édifice, elle est inscrite en totalité à «l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH)» par l'arrêté du 5 novembre 2001.

Cet ouvrage, qui incarne l’identité du village et son fonctionnement du temps où le Rhône venait très régulièrement entourer le village de ses eaux, est percé de deux portes (Porte Léon Roche et Porte Castellan) et supporte plusieurs escaliers à simple et double volées, remarquablement intégrés au perré.
Les équipements

  • Batardeaux
Les Portes Léon Roche et Porte de Castelan, qui permettent un accès routier dans le centre-ville, sont équipées de rails permettant l’installation de batardeaux (barrières étanches amovibles évitant l’entrée d’eau en cas d’inondation).
Ces derniers étaient à l'origine composés de deux rangées de planches dont l’intérieur était rempli d'un mélange de terre et de paille ; ils ont été remplacés en 2006 par des équipements en aluminium, plus légers et maniables, qui protègent l'intérieur du village jusqu'à une hauteur de 1,65m. Ces batardeaux s'installent en moins d'une heure : stockés intra-digues, ils sont déployés par les services techniques au moment où il y en a besoin.

  • Station de pompage

Une station de pompage est présente dans la partie Sud du corps de digue. Elle a été conçue pour protéger le centre-ville (vulnérable aux inondations par ruissellement et remontée de nappe) en évacuant dans la lône de Caderousse les eaux de pluies intra-muros, par pompage ou de façon gravitaire.
En 2005, la rénovation de la station de pompage a permis de renforcer sa capacité de pompage, sa mise aux normes électriques, et d’installer un dispositif de télétransmission/automate de contrôle. Elle se compose de trois pompes, une vanne martelière, quatre sondes de niveau et deux groupes électrogènes, répartis dans plusieurs bâtiments.


  • Vannes
Le centre-ville se situe au milieu d’un système d’irrigation vers lequel converge un réseau de mayres et de fossés qui drainent la plaine située en amont.
Plusieurs collecteurs sont installés intra-muros et font transiter les eaux jusqu’à la station de pompage. 
A l’origine, le réseau traversait le corps de digue par des vannes qui sont aujourd’hui condamnées mais toujours visibles dans le talus de l’ouvrage.

  • Déversoirs du Rhône
Dans les années 1970, le Rhône a été remanié au gré des aménagements concédés à la CNR.
La plaine de Caderousse a été conservée comme zone d’expansion de crue et reste donc inondable mais avec un niveau inférieur à celui de la crue de 1856. Sa mise en eau est réalisée par deux déversoirs situés, au situés au Sud de la commune d’Orange, sur la digue de l’Aménagement CNR d’Avignon.

La digue de Caderousse est située en bordure d’un bras du Rhône, la lône de Caderousse, et ceinture entièrement le centre ancien médiéval.

Quelques repères de crues sur apposés sur la façade de la mairie Cet ouvrage hydraulique a été édifié au milieu du XIX°s., en remplacement du dispositif rudimentaire existant depuis a minima le XV°s.. Aujourd’hui encore, il conserve un rôle majeur de rempart contre les crues du Rhône et a largement résisté aux crues successives (dont celles de 2002 et 2003).

Carte des aléas issue du PPRI du Rhône


L’ouvrage, dans sa facture actuelle, date du milieu du XIX° s.    
En effet, à la suite de la terrible inondation de 1856 où l‘eau s’éleva à 3,3 mètres au-dessus du niveau du sol, le maire Léon Roche commanda l’étude et la consolidation de la digue existante.
L’opération consista à rehausser et renforcer le dispositif minimal de protection des crues existant depuis le XV° s. : des levées de terre revêtues d’un grossier perré extérieur.
Il fallut 6 années (1860 – 1866) pour ériger la digue que nous voyons aujourd’hui : à l’extérieur, un remblai recouvert d’un perré maçonné, et, à l’intérieur, une déclivité engazonnée et végétalisée.



La digue, depuis, a fait l’objet de travaux ponctuels (en 1933 et en 1977 notamment) et d'entretiens annuels courants par la commune de Caderousse.

Depuis le 1er janvier 2018, au titre de sa compétence Gemapi, la  CCPRO réalise l’entretien courant de cet ouvrage : débroussaillage des talus, visites de surveillance, propreté du chemin de ronde…

En 2020, la CCPRO lance des études hydrauliques et patrimoniales du système d'endiguement de Caderousse.

Ce projet est cofinancé dans le cadre du Plan Rhône par l’Union Européenne au travers du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et par l’Etat au travers du Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM), par le Conseil Départemental du Vaucluse, et par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.